Le mot vient de l’art contemporain.

Selon Wikipedia, il désigne un mouvement artistique initié et théorisé par Charles Jencks en 1975, qui voulut rompre avec le courant moderniste en architecture et en urbanisme.

Le mot fut utilisé pour la première fois en philosophie par Jean-François Lyotard dans La condition postmoderne, publié en 1979 aux Éditions de minuit.

En philosophie, la modernité commence avec Descartes et le Cogito, comme fondement de la certitude absolue.

La philosophie de Descartes prend acte de la transformation de la vision géocentrique du monde grâce aux découvertes astronomiques de Galilée. Ce fut certainement pour les intellectuels de cette époque une crise aussi profonde que celle que nous traversons aujourd’hui.

Descartes affirme la puissance de la Raison et sa capacité à nous rendre maître de nous-mêmes et de la nature. Il renoue avec le naturalisme antique en rompant avec la philosophie chrétienne occidentale pour qui l’ordre de la grâce était supérieur à l’ordre de la raison. En effet, de par le péché originel, la Raison seule est incapable d’assurer à l’homme son salut et de nous faire accéder aux vérités surnaturelles. Il y a une infériorité de la Raison pour la philosophie chrétienne, tant sur le plan moral que sur le plan épistémologique.

La remise en question du plan épistémologique jeta des doutes sur le plan moral, ce qui permit l’autonomisation de la Raison, fondement de la vie moderne.

Chez Descartes, la fin de la vie morale n’est plus le salut, mais le bonheur (qu’il nomme contentement dans le Discours de la méthode).

Dans la philosophie postmoderne, c’est le fondement subjectif et rationnel lui-même qui est ébranlé : il n’y a pas de sujet-substance, fondement de l’identité ou de l’être, et la Raison ne fixe plus aucune fin éthique : elle peut même se réduire à être un simple instrument au service du Mal (Cf. Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).

Le sujet postmoderne n’est plus source et principe de son existence, mais est assujetti à des discours et pratiques sociales qui le définissent : d’où le recours massif au concept d’inconscient freudien dans la philosophie postmoderne.

Il n’est pas constituant, mais constitué.

La philosophie postmoderne remet en question le rationalisme sous toutes ses formes, ainsi que l’humanisme qui en est la conséquence.

C’est l’une des faiblesses de cette philosophie sur le plan moral et politique, comme le souligne Christopher Butler dans “Postmodernism, a very short introduction”.

La philosophie postmoderne apparaît comme une version contemporaine du scepticisme antique.

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