Selon la sociologue Nicole Aubert (interview ici) , l’hypermodernité succéderait à la postmodernité dans les sociétés occidentalisées.

Dans ces sociétés les individus seraient soumis à des injonctions contradictoires (Vincent de Gaulejac) : d’une part se soumettre à la société de « l’hyperconsommation », ce qui conduit à les instrumentaliser, à les objectiver et d’autre part devenir plus sujet, plus individu, en s’affirmant davantage.

L’exacerbation de ces contradictions caractérise l’hypermodernité.

« La société hypermoderne est une société où tout est exacerbé, poussé à l’excès, à l’outrance même : la consommation (Gilles Lipovetsky parle d’hyperconsommation), la concurrence, le profit, la recherche de jouissance, la violence, le terrorisme (on parle d’hyperterrorisme), le capitalisme (Laurent Fabius parlait récemment d’ « hypercapitalisme »). Elle est le produit de la mondialisation de l’économie et de la flexibilité généralisée qu’elle entraîne, avec ses exigences de performance, d’adaptabilité et de réactivité toujours plus grandes, induisant une modification profonde de nos comportements, une impossibilité de vivre des valeurs de long terme.  » (Nicole Aubert citée en partie par Wikipedia)

Nous y sommes en plein : avec la fin des « grands récits » régulateurs du social, il ne reste plus que des rapports de force, rapports qui seront exacerbés bientôt par la crise mondiale. La morale, les valeurs sont tombées en désuétude (Gilles Lipovetsky parle du « crépuscule du devoir »).

Rappelons que cette crise n’a pas les caractères des précédentes, puisqu’elle combine une crise du capitalisme avec une crise écologique qui met en question notre existence en tant qu’espèce animale sur la planète.

Les amarres ont été rompues : le bateau ivre vogue sur un océan déchaîné …

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