Les nouvelles maladies de l’âme
Anorexie, boulimie, dépression, conduites addictives, le nouveau sujet, lorsqu’il ne peut plus remplir les exigences de performance de la société hypermoderne, tombe malade et c’est son « âme » qui est affectée, c’est-à-dire sa volonté, ses sentiments, ses représentations intellectuelles.
La société hypermoderne produit deux « types idéaux » (l’expression est du sociologue Max Weber) d’individus : les « winner » et les « loser ».
Les premiers sont dans l’excès, dans la performance, dans la recherche de l’exploit : ce sont les « héros » de la société hypermoderne.
Les seconds sont les exclus, les perdants, sauf que l’on peut passer d’un statut à l’autre en une fraction de seconde (nombreux exemples dans les médias).
Les anciens Romains disaient : « Près du Capitol se trouve la roche tarpéienne » (en latin Arx tarpeia Capitoli proxima). C’était une crête rocheuse d’où l’on précipitait les condamnés à mort. Le proverbe veut dire que la déchéance se trouve tout près du sommet des honneurs (se reporter encore à l’actualité récente pour des exemples).
Le sujet hypermoderne semble redécouvrir une vérité ancienne : pas étonnant, étant donné son ignorance crasse du passé, sa négation de la flèche du temps, synonyme de mort.
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