Ayant assisté hier à une conférence de Marcel Eydoux, psychanalyste, psychologue clinicien, membre de l’Association Cause freudienne, j’ai été ravi d’entendre que ce que je racontais dans mes blogs ne me concernait pas personnellement, mais touchait à de nombreuses problématiques contemporaines propres aux nouveaux sujets.

Les symptômes sont la réponse d’un sujet à la question du désir de l’Autre (‘Che vuoi ?’ Que me veut-il ? Que me veut-elle ?), lorsque manque la métaphore paternelle, qui arrache le sujet à « la loi de la mère » (Geneviève Morel).

Cette absence de métaphore paternelle place le sujet du côté de la psychose ou des états-limites…

Sans métaphore paternelle, le désir de l’Autre fait énigme et angoisse le sujet qui se met à fuir – ou fait appel à la loi – pour mettre à distance ce qui l’inquiète et qui est sans réponse dans son système de représentations mentales …

Or de nos jours, avec la fin du patriarcat, la métaphore paternelle fait défaut : les hommes apparaissent de plus en plus comme de pauvres hères, qui se réfugient dans les jupes de leur mère, soeur ou femme …

Il y a le savoir qui tient lieu de suppléance au manque dans l’Autre, mais ce savoir a pour fonction de boucher un trou et est insuffisant à calmer l’angoisse …

Nous avons donc des nouveaux sujets angoissées, qui ne savent pas ce qui les angoissent, destructeurs, sadiques, violents, qui ne supportent pas le jeu des masques de la vie sociale, dont ils dénoncent l’hypocrisie …

Bref, une immense tension est en train de s’accumuler, qui peut exploser à tout moment …

Rien ne pourra apaiser cette tension, à moins de changer de société, de mode de production et d’échange … à moins de trouver une institution qui remplace le père mort et fait fonctionner la métaphore paternelle …

Ces institutions existent déjà : ce sont les religions, en particulier les religions monothéistes.

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