L’idéologie libérale semble produire son contraire, à savoir la société totalitaire. Comment expliquer ce paradoxe ?

Le totalitarisme n’est pas la dictature comme on peut le croire habituellement. Ce n’est pas un régime politique, mais une forme de société, parfaitement compatible avec des institutions démocratiques représentatives.

C’est une forme de société où les différentes sphères de la vie sociale sont reliées les unes aux autres, où domine une idéologie unique qui s’impose insinueusement à toute conscience qui perd de sa capacité critique.

Il manque dans la société totalitaire un principe de coupure ou de séparation.

C’est une métamorphose de la société où le politique cesse d’avoir une existence séparée.

Avec le libéralisme, c’est l’idée que le marché doit primer sur tout, y compris l’État, dont le rôle est de veiller à maintenir l’économie de marché au moyen de la « violence légitime » selon les mots de Max Weber pour définir l’État.

Les défenseurs du libéralisme sont déjà des nantis ou des héritiers ou des arrivistes,  qui espèrent avoir ou croître leur patrimoine. En cas de pertes massives – comme dans la crise financière actuelle – ils font appel à l’aide publique; ils redécouvrent les vertus de la puissance publique, mais là où il y a un jeu de dupes, c’est que les plans de relance seront financés par l’impôt …

Il n’y a pas d’argent pour sauver la sécurité sociale, ou pour les hôpitaux, ou pour les universités, mais il y en a pour les banques !

C’est Mammon le Dieu de ce monde !

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