Il y aurait beaucoup à dire sur le spécisme, défini dans Wikipedia comme « une forme de discrimination concernant l’espèce, mise en parallèle avec toutes les formes de domination d’un groupe sur un autre comme le racisme (discrimination concernant la race) ou le sexisme (discrimination concernant le sexe) ».

Le terme a été popularisé par le philosophe Peter Singer dans son livre La libération animale.

Les fondements du spécisme sont encore l’idéologie judéo-chrétienne : l’homme est le sommet de la Création selon La Genèse 1:26 :  » Et Dieu dit:
—Faisons les hommes pour qu’ils soient notre image, ceux qui nous ressemblent. Qu’ils dominent sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les bestiaux sur toute la terre et sur tous les reptiles et les insectes. » (traduction la Bible du Semeur).

Dans ce court texte d’une importance cruciale, nous avons le fondement de la mentalité des Occidentaux : l’homme (ie l’espèce humaine) a été créé à l’image de Dieu. Si tout a été créé selon ce mythe fondateur de la civilisation occidentale, seule l’espèce humaine a été créée à l’image de Dieu. Elle jouirait donc d’un privilège extraordinaire qui se traduirait par une mission fondamentale : dominer les autres créatures.

Or dominer signifie exploiter selon les besoins de l’homme.

Comparé au mythe biblique, le mythe de Protagoras exposé par Platon est plus humaniste. Il souligne la faiblesse intrinsèque de l’homme qui a dû inventer la technique pour suppléer aux défauts de la nature.

L’antispécisme est accusé d’antihumanisme par ses détracteurs : de fait, si l’on considère l’homme comme une espèce animale parmi les autres, on le désacralise, on lui fait perdre sa position d’exception. C’est comme si on portait atteinte à la dignité humaine.

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