La conscience

La conscience de soi est-elle le propre de l’homme ?

Introduction :

[wpedon id= »520″ align= »right »]S’interroger sur le propre de l’homme, c’est s’interroger sur ce qui fonde notre humanité, sur ce qui fait de nous des êtres humains à part entière. Est-ce le langage comme capacité à exprimer des émotions ? Mais les animaux sont capables de telles expressions. Est-ce notre capacité à fabriquer des outils ? L’homme serait alors homo faber selon l’expression de Bergson. Est-ce encore la conscience de soi comme l’ont prétendu Locke et ses successeurs ? C’est cette dernière thèse que nous allons examiner, mais auparavant nous allons définir l’expression « le propre ». Selon Spinoza le propre est un attribut essentiel de la substance qui ne peut en être séparé sans la détruire.
Dire que la conscience de soi est le propre de l’homme, c’est alors dire que si l’on supprime la conscience de soi, on supprime l’essence de l’homme. Mais l’Homme a-t-il une essence ? L’existentialisme sartrien n’a-t-il pas amplement affirmé que l’Homme n’a pas d’essence ? (Cf. L’existentialisme est un humanisme.)
Mais que dire d’un individu plongé dans un coma profond ? Cesse-t-il d’être un homme pour autant ? Et si on pouvait démontrer que certains animaux sont aussi conscients de leur existence, alors la thèse de la conscience de soi comme le propre de l’homme ne s’effondrerait-elle pas aussi ?
Nous allons examiner ces deux aspects de la question tout en sachant qu’ il y a une difficulté sur la conscience. En effet nous ne voyons jamais la conscience en soi, mais toujours ses manifestations, au point que les psychologues behavioristes à la suite de Watson ont décidé d’abolir cet objet de leurs études. En effet, pour eux n’existent que des choses concrètes. Or la conscience n’est pas une chose concrète. Personne ne peut la  toucher ou la goûter. Nous ne ressentons pas exactement ce que ressent une autre personne, encore moins ce que ressent un animal, même aussi proche de nous biologiquement qu’un chimpanzé. On ne pourra jamais se mettre à la place d’une chauve-souris selon le philosophe américain Thomas Nagel1.
S’il est impossible de définir la conscience, la question posée n’est-elle pas dénuée de sens ? C’est ce que suggère Dominique Lestel dans un article de la revue Sciences Humaines de l’an 2000.

Première thèse : la conscience de soi n’est pas le propre de l’homme.

Le scientifique américain Gordon Gallup a étudié les chimpanzés, les gorilles et les orangs-outans. Lisons ces conclusions : «Les chimpanzés et les orangs-outans sont conscients de leur propre existence : face à leur image dans un miroir, la plupart des animaux réagissent comme s’ils rencontraient l’un de leurs semblables, mais les chimpanzés et les orangs-outans, comme, bien sûr, les humains apprennent que le reflet du miroir est une représentation d’eux-mêmes. En outre, les animaux conscients de leur propre existence attribuent des intentions et des émotions à leurs congénères ou à des individus d’autres espèces. » Comment est-il parvenu à ces conclusions ? A l’aide d’une expérience scientifique qu’il appelle le test de la tache colorée. En quoi consiste cette expérience? Gallup l’a décrite de la manière suivante : «Depuis 1969, j’utilise des miroirs pour étudier la conscience animale. J’ai placé des chimpanzés pré-adolescents devant un miroir dans lequel ils se voyaient intégralement. D’abord, ils réagissent comme s’ils voyaient d’autres chimpanzés, mais, après quelques jours, ils s’habituent au miroir et commencent à l’utiliser pour faire des grimaces, examiner l’intérieur de leur bouche, et gratter et inspecter d’autres parties de leur corps qu’ils n’avaient jamais vues auparavant. Pour savoir s’ils reconnaissaient que ce reflet était une image d’eux-mêmes, j’ai anesthésié des animaux et je leur ai teint en rouge une arcade sourcilière et la moitié supérieure de l’oreille opposée. À leur réveil, lorsque les chimpanzés se regardaient dans le miroir, ils touchaient les marques rouges et, parfois, examinaient et sentaient leurs doigts. Les chimpanzés qui n’avaient pas été préalablement habitués au miroir se comportaient comme s’ils rencontraient un autre chimpanzé et ne se préoccupaient pas des marques rouges. »

Une expérience scientifique n’est valable que si on fait des contre-expériences destinées à mettre à l’épreuve son hypothèse de départ. C’est ce que Gallup a fait en appliquant le test de la tâche colorée à d’autres animaux. Sa conclusion est: «Seuls les chimpanzés, les orangs-outans et les humains recherchent sur eux-mêmes les taches colorées qu’ils voient dans le miroir. »

Pourquoi cette épreuve est-elle si particulière ? Que prouve-t-elle ? « Ce test prouve que la conscience dans sa définition la plus haute est conscience de son identité. On dit encore qu’elle est conscience de soi. Il existe plusieurs manières de définir la conscience de soi. Gallup la caractérise ainsi : « La conscience de soi, la conscience en général et la pensée me semblent être les manifestations d’un même processus sous-jacent : les organismes qui sont conscients de leur propre existence peuvent utiliser leurs sensations pour imaginer celles des autres. Ainsi, lorsque nous voyons une personne dans une situation similaire à l’une de celles que nous avons vécues, nous supposons automatiquement qu’elle ressent ce que nous avons ressenti. Bien que deux personnes ne vivent jamais un même événement exactement de la même manière, nos systèmes sensoriels et neurologiques sont identiques, de sorte que nos impressions se recouvrent partiellement. De surcroît, comme nous savons comment les événements extérieurs agissent sur nos états mentaux et quels comportements nos états mentaux peuvent entraîner, nous nous représentons les états mentaux des autres. »

Gallup illustre ce raisonnement abstrait par un exemple concret :

« Imaginons, par exemple, que votre chien revienne un jour avec des épines de porc-épic dans le museau. Pendant que vous extrayez ces épines à la pince à épiler, vous ne ressentez aucune douleur mais, en observant les réactions du chien, vous imaginez ce qu’il ressent. En revanche, un autre chien assistant à l’opération resterait indifférent à la douleur de son congénère ; au mieux, il réagirait peut-être aux jappements de douleur du chien endolori. »

Il généralise ensuite son raisonnement : «Plus généralement, on ne connaît les états mentaux d’autrui que si l’on connaît ses propres états mentaux. La plupart des êtres humains attribuent couramment à leurs interlocuteurs des connaissances ou des ignorances, des aspirations ou des intentions. Au contraire, les espèces qui ne se reconnaissent pas elles-mêmes dans un miroir devraient être incapables d’utiliser des stratégies sociales fondées sur l’introspection, telles que la sympathie, la capacité à éprouver les sentiments des autres, l’attribution, la tromperie intentionnelle, la rancune, la gratitude, la prétention, la comédie ou le chagrin. »

Les conclusions de ce scientifique semblent très convaincantes. Pourtant, elles ont été contestées par un autre savant américain d’origine italienne, Povinelli, qui a été l’élève de Gallup.

Deuxième thèse : la conscience de soi est le propre de l’homme.

Povinelli conteste toutes les conclusions de Gallup. Les chimpanzés semblent se reconnaître dans un miroir, mais ils ne font qu’établir une correspondance entre les actions qu’ils voient dans le miroir et leur comportement. «Chaque fois qu’ils bougent, ils voient que leur image bouge avec eux. Ils en concluent que tout ce qui est vrai pour leur propre corps l’est aussi pour l’image du miroir et vice versa. Ils ne pensent pas: “ C’est moi ”, mais plutôt: « C’est comme moi ». S’ils touchent sur eux-mêmes des taches colorées qu’on a placées à leur insu sur des parties de leur corps visibles seulement dans le miroir, c’est peut-être simplement parce qu’ils explorent la similitude ». Pour lui, la conscience que les chimpanzés ont d’eux-mêmes correspond à une représentation mentale explicite de la position et des mouvements de leur corps, ce qu’il appelle la conscience kinesthésique de soi. Le mot kinesthésique vient de la composition des mots grecs kinesis et aisthesis, qui veulent dire respectivement mouvement et sensation. Il veut dire tout simplement que les chimpanzés ont conscience des mouvements de leur corps dans l’espace mais qu’ils n’ont pas conscience de leurs états mentaux, ni de ceux de leurs congénères.

Il a fait une série d’expériences pour montrer que les chimpanzés ne connaissaient pas la signification de ne pas voir.

Il a étudié avec ses collaborateurs l’un des gestes de communications les plus courants chez eux, demander de la nourriture. En présence de deux expérimentateurs, l’un qui donne de la nourriture, l’autre un morceau de bois sans intérêt, ils choisissent nécessairement le premier.

Dans un deuxième temps, l’un des deux expérimentateurs ne voient pas les chimpanzés : soit il a un seau sur la tête, soit il a un bandeau sur les yeux, soit il leur tourne le dos, ou soit encore il se masquait les yeux avec les mains.

« S’ils avaient compris ce que « voir » signifie pour un expérimentateur, alors ils auraient dû s’adresser uniquement à celui qui les voyait ». Or ce n’ est pas le cas : ils s’adressent indifféremment aux deux, sauf quand on leur tourne le dos. Comment expliquer cette différence ?

Povinelli explique cette différence par l’hypothèse que les chimpanzés ont appris à s’adresser à ceux dont ils voyaient la face. Pour cela, il a conditionné des chimpanzés à ne pas s’adresser à un expérimentateur dont la tête était dissimulé derrière un carton. Il a répété alors les premiers tests : « si les singes avaient réellement compris la relation entre la perception visuelle et les connaissances, chez les autres, ils auraient dû s’adresser exclusivement à l’expérimentateur qui les voyait ; au contraire, s’ils avaient simplement appris à s’adresser a une personne dont ils voyaient le visage, ils auraient dû choisir correctement dans tous les tests, sauf dans celui du bandeau, car les

visages des expérimentateurs sont aussi visibles quand le bandeau est sur les yeux ou sur la bouche. C’est ce dernier résultat que nous avons obtenu ».

La conclusion de ces expériences pour notre auteur est double : 1° que les chimpanzés n’ont jamais conscience des pensées ou des intentions de ceux dont ils observent le comportement; 2° qu’ils n’ont même pas conscience de leurs propres pensées.

Il argumente cette dernière thèse en remettant en question les interprétations du test du miroir. Pour lui, ce test ne prouve pas que l’enfant comprend son image comme une représentation de lui-même, mais prouve plutôt qu’il la reconnaît comme une entité spéciale ayant la même apparence et le même comportement que lui. C’est le cas des enfants avant quatre ans. En conclusion, la conscience de soi définie comme conscience de ses états mentaux et de ceux des autres est le propre de l’homme.

Troisième partie : discussion critique.

Toucher des taches colorées sur son visage indique-t-il que l’on ait conscience de soi ? En quoi le test du miroir est-il discriminant? Que penser de l’interprétation des expériences ? Les faits ne sont pas contestés ; seules les explications le sont. Les explications de Povinelli paraissent plus embarrassées. Il est obligé d’inventer un nouveau concept (conscience kinesthésique de soi) pour rendre compte des expériences de Gallup. Il est obligé de rajouter des hypothèses, comme par exemple que cette conscience kinesthésique est une adaptation à la vie arboricole. «Lorsque les ancêtres des grands singes ont évolué, leur taille a quadruplé en 10 à 20 millions d’années , ils ont simultanément acquis un système d’auto-représentation qui leur permettait de programmer leurs mouvements dans un environnement arboricole, et qui se traduit par une conception kinesthésique explicite de soi. ›› Comme l’homme est l’animal le moins arboricole qui soit, il est obligé de faire une hypothèse supplémentaire pour ce dernier. Comme sa vitesse de croissance s’est ralentie, cela a allongé la durée de son développement cognitif.

Reconnaître son image dans un miroir suffit-il pour définir la conscience de soi ? Peut-on déduire de ce test que les chimpanzés sont conscients de leurs états mentaux et de ceux de leurs congénères ?  Autrement dit, ont-ils une théorie de l’esprit?

Tant que la conscience de soi n’aura pas été définie avec suffisamment de précision, ces questions resteront ouvertes.

Quel est le Soi de la conscience de soi ?

Selon Étienne Balibar, c’est Locke qui aurait introduit les concepts de Self et de consciousness dans la philosophie moderne. Il s’agissait pour le philosophe anglais de traduire le « Moi » pascalien. Pascal est le premier à employer de manière systématique  le pronom personnel réfléchi renforcé de la première personne comme substantif en affirmant que « Le Moi est haïssable ».

Dans la célèbre pensée 688 de l’édition Lafuma, il montre la caractère inconsistant du Moi, dont la définition se dérobe à mesure qu’on détache de lui les qualités qui le définissent. Ce qui est remarquable, c’est que Pascal lie la question du Moi à celle de la question de l’Amour et de la Haine :

« Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants ; si je passe par là, puis-je dire qu’il s’est mis là pour me voir ? Non ; car il ne pense pas à moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime-t-il ? Non : car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus.

Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’âme ? et comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’ elles sont périssables ? car aimerait-on la substance de l’âme d’une personne, abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités.

Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualités empruntées. »

L’Amour et la Haine sont les deux passions qui différencient l’homme des autres animaux. Ces passions viennent de ce que Freud a appelé notre détresse infantile (Hilflosigkeit) notre dénuement extrême qui fait que nous dépendons absolument des autres, non seulement pour notre croissance, mais aussi pour notre devenir humain.

Sans la présence d’autres hommes, il est impossible pour le petit d’homme de devenir humain.

L’enfant, celui qui ne parle pas encore, en latin, infans, pour pallier cette détresse initiale, hallucine la présence de l’autre. C’est la phase schizo-paranoïde développée par Mélanie Klein.

Le test du miroir n’est que le début du processus de reconnaissance de soi. Les animaux ont un sentiment diffus de soi. Leur attitude d’autoconservation le prouve. Leur retirer ce sentiment c’est en faire des automates et des machines, ce qui est contraire à l’expérience. Parler d’instincts pour les animaux, c’est leur refuser la possibilité d’autodétermination et de choix; ce qui est démenti par l’expérience. Certes, les possibilités de choix sont limitées mais elles existent. Les animaux ne sont pas de simples machines ou automates. Il leur serait impossible de survivre sans un sentiment vague de leur existence. Pourquoi ne s’intéressent-ils pas alors à leur image ? Peut- être que pour eux l’être n’a de dimension réelle que s’il a une odeur. Chez l’homme, la conscience de soi s’exprime par l’intermédiaire d’un langage articulé, langage qui n’est pas seulement un instrument de communication, mais aussi un instrument de connaissance. C’est dans le langage que l’homme atteint une véritable représentation de lui-même. Le miroir ne lui offre que son image concrète, son reflet: il n’atteint pas encore l’existence symbolique dans cette image de lui-même. C’est par l’acte de se nommer par le langage que l’homme atteint la conscience de soi.

Conclusion.

Le propre de l’homme serait sa capacité de déployer un univers indéfini de significations, redoublant ainsi l’univers des choses matérielles. Le propre de l’homme serait alors de construire un monde de signes ayant plus de réalité pour lui que le monde perçu.

La construction de cet univers de signes est concomitante de sa capacité à produire des outils. Les deux capacités sont liées comme l’a montré amplement Leroi-Gourhan dans Le Geste et la Parole.

1« What is it Like to Be a Bat ? », 1974, Philosophical Review.

2 commentaires
comments user
Jacques Corsica

 » Chez l’homme, la conscience de soi s’exprime par l’intermédiaire d’un langage articulé, langage qui n’est pas seulement un instrument de communication, mais aussi un instrument de connaissance. C’est dans le langage que l’homme atteint une véritable représentation de lui-même. »
Bonjour, je me présente Jacques, un modeste amateur de ce sujet précis.
Je ne pense pas que le langage articulé précède l’intention de produire l’action de communiquer à un groupe un danger par exemple de donner l’alarme à la vue d’un prédateur. De plus, l’action efficace est de prévenir suffisamment tôt d’une intrusion dans le périmètre du champ visuel maximal. D’où, serait apparue la posture érigée par la simple tension des segments corporels dans la recherche d’un équilibre stabilisé par l’ajustement des appuis sur un sol dur. Et, en considération de la nouvelle influence de la gravité sur les organes en cours de croissances, des générations auraient progressé par essais et erreurs. Cependant, chez certain « presque humain » qui vont jusqu’à ressentir les finalités de la marche humaine, cela devient un pouvoir de se grandir et d’apparaître plus habile par rapport aux autres. Un comportement découlant un intérêt remarquable de séduction pour la reproduction.
C’est à partir de cet instant qu’il me semble incontournable de l’émancipation de l’humanité depuis le déplacement du cerveau par rapport au champ de la gravité terrestre et de tout le corps dans l’acte des effets qu’il introduit de fait. Ce qui implique des transformations biophysiologiques aux cours d’une évolution des hémisphères en recherche depuis d’ « un équilibre qu’il est nécessaire de stabiliser » pour pouvoir voir, comprendre et agir de manière à coordonner les mouvements et déplacements sur la surface de l’espace terrestre. C’est par l’acte de se rendre « libre » de ses agissements et déplacements que l’homme atteint la « pleine et heureuse » conscience de soi. Dans l' »art » de l’ articulation des mouvements verticaux, la culture des danses tribales communicatives des habitudes de fêter la victoire sur la dépouille de l’ennemi ou de l’animal; afin de décrire la joie à survivre en communauté.
Il n’atteint pas encore l’existence symbolique (la position verticale stable) dans cette image de lui-même ?
Pourtant, la conclusion serait aussi la même.

« Le propre de l’homme serait sa capacité de déployer un univers indéfini de significations, redoublant ainsi l’univers des choses matérielles. Le propre de l’homme serait alors de construire un monde de signes ayant plus de réalité pour lui que le monde perçu.
La construction de cet univers de signes est concomitante de sa capacité à produire des outils. »
Pour finaliser, ses premiers outils devaient être ses pieds, ce qui aurait facilité l’exercice des mains à faire autre chose, par exemple que de se tenir droit permet d’atteindre des fruits plus éloignés que pour les animaux. Cordialement, Jacques.

error

Enjoy this blog? Please spread the word :)

RSS
Follow by Email
Verified by MonsterInsights